- DINKA
- DINKADINKADans la province du Bahr el-Ghazal (Soudan), entre Wau et Malakal, dans le bassin central du Nil, vivent, dans les années 1990, environ 2 millions de Dinka, étroitement apparentés à leurs voisins du Nord-Est, les Nuer. Ils sont divisés en un très grand nombre de tribus dont les principales sont celles des Agar, des Aliab, des Bor, des Malual et des Rek. Très indépendants, belliqueux, aimant razzier les troupeaux de leurs voisins, les Dinka sont avant tout des éleveurs de bovins (ceux-ci occupent d’ailleurs une place importante dans leur vie, tant du point de vue économique que linguistique et religieux). Pendant l’hivernage ou saison sèche, de décembre à avril, les Dinka se déplacent vers les cours d’eau pour trouver des pâturages. Dès les premières pluies, ils reviennent vers leur village d’origine où ils pratiquent une culture céréalière assez médiocre.L’islam n’a guère pénétré chez les Dinka, restés essentiellement animistes. Leur dieu (Nhial) ainsi que leurs ancêtres sont vénérés en de très nombreuses occasions. Selon la coutume, on choisit les prêtres-chefs (maîtres du javelot pour la pêche) dans des clans patrilinéaires bien déterminés. L’autorité spirituelle qu’ils exercent sur les tribus, comme les subdivisions de celles-ci, tient à l’existence de mythes très compliqués par lesquels on étaie leur position. Peuple d’une très grande religiosité, les Dinka font grand cas de leur primauté spirituelle et de leurs interventions. Pour eux, en effet, Nhial et les nombreux esprits des ancêtres occupent le centre de leur vie de tous les jours et y jouent un rôle déterminant. Du mensonge au meurtre, n’importe quel incident peut être l’occasion d’un sacrifice pour se concilier la divinité.Fiers, indépendants et belliqueux, les Dinka marquent par des rites le passage de l’enfance à l’âge adulte. Il donne lieu à des cérémonies au cours desquelles les garçons d’un même groupe d’âge passent ensemble de dures épreuves physiques. Mais un tel passage fait que, désormais, on ne les verra plus traire les vaches, car cette activité était attachée à leur statut d’enfant et était le symbole de leur dépendance à l’égard des adultes.Réceptifs aux influences modernes et surtout européennes — ils ont accepté les formes d’enseignement qui leur étaient proposées —, les Dinka ont participé à l’expérience de gouvernement local des aires rurales établi en 1946. La rébellion de 1955 contre les autorités soudanaises a entraîné de grandes dévastations et de nombreuses pertes chez les Dinka.Dinkapopulation du Soudan méridional (près de 3 millions de personnes); éleveurs de bovins. Ils parlent une langue nilotique.
Encyclopédie Universelle. 2012.